PREPARATION

Ta naissance mon bébé, j’ai eu le temps d’y songer longuement et de l’imaginer pour m’en emparer complètement. Pendant toute la durée de ma grossesse, j’ai pris soin de me préparer à ton arrivée aussi bien physiquement que mentalement. 

C’est tout d’abord mon corps qui a reçu les plus grands soins afin de le préparer aux bouleversements que sont la grossesse et la naissance.
Chaque jour, je pratiquais le même rituel de massage et c’est avec les meilleures huiles que j’enduisais chaque centimètre de mon corps. Ainsi nourrie, ma peau devenait une enveloppe douce et souple capable de t’accueillir en évoluant avec toi. Ainsi choyé, mon corps pourrait te laisser sortir en douceur sans jamais rompre.
Chaque jour, j’offrais à mon corps une alimentation riche et saine. Des aliments soigneusement choisis afin de me donner la force nécessaire pour te mettre au monde et pour m’aider à supporter la douleur le jour de ta naissance.
Quotidiennement, j’exerçais chaque muscle de mon corps avec assiduité pour être sûre de t’accueillir sans peur et sans doute : l’effort, la respiration, ton passage, la douleur… Des sensations que je voulais accepter, des sensations que je connaissais, des sensations auxquelles j’étais préparée. 

Ta naissance, je l’ai aussi imaginée en me préparant mentalement pour ne pas me laisser envahir par la peur le moment venu.
Alors, chaque jour je m’efforçais à visualiser ta naissance et je m’imaginais réussir. Au fond de moi, une petite voix me disait que, le moment venu, je saurais te faire naître. C’est d’abord timidement que j’osais l’imaginer. C’est ensuite audacieusement que je me suis autorisée à y croire. Quotidiennement, je m’entraînais pour développer calme et respiration, sang-froid et concentration.
Chaque jour, je me renseignais, je réfléchissais et je surmontais mes propres barrières mentales pour songer à une naissance au plus près de mes souhaits : le choix de la meilleure position pour t’accueillir à l’extérieur tout en préservant mon corps. L’envie d’accepter la douleur en pleine conscience, sans l’atténuer, pour te faire naître de toute mon âme.

Peu de temps avant ta naissance, j’avais conscience que chaque jour passé me rapprochait d’un univers inconnu. Cela avait beau susciter mille interrogations en moi, je réalisais que je n’avais pas peur de te mettre au monde. Comme depuis le premier jour de ma grossesse, je continuais à visualiser la naissance comme une épreuve mystérieuse, mais surtout comme une expérience d’instinct.  Je savais au fond de moi que grâce à mon instinct profond de femme j’en serai capable le moment voulu. J’étais rassurée car je savais qu’en cas de complications je serais accompagnée mais j’étais surtout convaincue que cela pouvait être simple et beau.
Sans appréhension, j’ai alors vécu la grossesse comme une véritable pause pour chérir le corps et l’esprit, une parenthèse suspendue dans le temps pour apprendre à accepter l’incertitude et l’inconnu. Confiante et pleine d’espoir, je chérissais l’idée de réussir cette étape si importante à mes yeux du voyage vers la maternité. 

J’avais soigné chaque détail pour me sentir prête pour le jour de ta naissance, et, c’est vrai que je suis arrivée confiante, tranquille dans mon corps comme dans ma tête. Mais il y a une chose à laquelle je n’avais pas songée et pour laquelle il n’existe sans doute aucune préparation. De toute évidence, mon cœur, mon tout petit cœur, n’était pas prêt. Pas prêt à doubler de volume pour devenir celui d’une maman…